Le high-tech au service des langues en voie de disparition : Un combat numérique

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Une réalité linguistique préoccupante : Le constat numérique

Avant de plonger dans le vif du sujet, nous devons d’abord prendre conscience de la réalité linguistique dans laquelle nous vivons. Dans le monde, il y a environ 7000 langues. Cependant, près de la moitié d’entre elles sont en danger de disparition. C’est une réalité déconcertante : tous les quinze jours, une langue disparaît. C’est comme si une bibliothèque brûlait, emportant avec elle une multitude de connaissances, de coutumes et de visions du monde.

Pourquoi cela nous concerne-t-il ? Parce que la diversité linguistique est une richesse inestimable. Chaque langue raconte une histoire, un mode de vie, une culture. C’est aussi une question d’identité nationale et personnelle. En France, par exemple, des langues régionales comme le breton, l’occitan ou encore le corse sont menacées de disparition. Leur sauvegarde est un enjeu crucial pour ces communautés, mais aussi pour le patrimoine culturel français dans son ensemble.

L’informatique à la rescousse des langues menacées

Fort de ce constat, nous avons décidé de lever les yeux vers l’avenir et de chercher des solutions. Et l’une d’elles, c’est bien sûr l’informatique et le numérique. Les nouvelles technologies peuvent être un formidable allié pour la sauvegarde des langues menacées. Comment ? En permettant de collecter, de stocker et de diffuser des données sur ces langues.

Des projets innovants sont en cours, menés par des entreprises high-tech, des chercheurs, ou encore des passionnés de langues. Ces projets utilisent les technologies les plus modernes, comme l’intelligence artificielle, la reconnaissance vocale, ou encore les plateformes numériques pour collecter et analyser des données linguistiques.

L’importance de la loi pour la protection des langues

Bien sûr, la technologie ne peut pas tout faire. Le cadre légal a aussi un rôle à jouer pour la protection des langues. En France, la loi sur les langues régionales de 2018 a permis de donner un statut officiel à ces langues, de faciliter leur transmission et leur apprentissage.

Les collectivités locales ont également un rôle à jouer, en soutenant les initiatives locales, en finançant des projets de sauvegarde, en promouvant l’usage de ces langues dans la vie quotidienne. Les entreprises privées peuvent aussi contribuer, en créant des services en langue régionale, en soutenant des projets culturels, en se montrant exemplaires dans leur utilisation du français et des langues régionales.

L’économie des langues : un marché en pleine croissance

Il y a aussi une dimension économique à la sauvegarde des langues. L’économie des langues, c’est ce marché qui se développe autour des services linguistiques : traduction, interprétation, formation linguistique, création de contenus en langue étrangère, etc.

Ce marché est en pleine croissance, porté par la mondialisation et la digitalisation de l’économie. Il représente une véritable opportunité pour les entreprises qui veulent diversifier leurs activités, investir dans un secteur d’avenir, ou simplement participer à la sauvegarde des langues.

L’édition numérique : un formidable outil de diffusion des langues

scientifique dans des recherche high tech

Enfin, nous ne pouvions pas terminer sans parler de l’édition numérique. Les livres numériques, les applications mobiles, les plateformes de streaming… Tous ces supports permettent de diffuser largement et facilement des contenus en langue étrangère.

C’est une chance incroyable pour les langues menacées, qui peuvent ainsi toucher un public plus large, être apprises plus facilement, être utilisées dans la vie quotidienne. À condition, bien sûr, que les contenus soient de qualité, que les utilisateurs soient formés, que les technologies soient accessibles à tous. Mais ça, c’est une autre histoire…

Les réseaux sociaux, vecteurs de diffusion des langues en danger

Dans la lutte pour la préservation des langues menacées, les réseaux sociaux peuvent se révéler être des alliés de choix. En effet, ces plateformes en ligne omniprésentes dans notre vie quotidienne offrent une exposition sans précédent à ces langues. De Facebook à Twitter, en passant par Instagram et TikTok, la possibilité d’interagir en temps réel avec des locuteurs natifs du monde entier est devenue une réalité pour beaucoup.

Prenons l’exemple de langue française. Des groupes facebook dédiés à l’apprentissage et à la pratique du français pullulent sur le réseau social, rassemblant des milliers de membres. Sur Twitter, le hashtag #français est utilisé dans le monde entier pour partager des contenus en français, qu’il s’agisse de nouvelles, de poésie, de chansons ou de blagues. Sur TikTok, des vidéos d’apprentissage du français ont été visionnées des milliards de fois.

Cependant, la mise en oeuvre d’un tel projet n’est pas dénuée de défis. Le principal est la protection des données personnelles. La commission européenne a pris des mesures pour garantir la vie privée des utilisateurs en ligne, notamment avec le règlement général sur la protection des données (RGPD). Cela impose aux plateformes de réseaux sociaux d’informer clairement les utilisateurs sur l’utilisation de leurs données et d’obtenir leur consentement.

L’intelligence artificielle, une technologie prometteuse pour la sauvegarde des langues

représentation du high tech

L’intelligence artificielle (IA) a le potentiel de révolutionner le monde de la sauvegarde des langues. En effet, l’IA peut aider à collecter et à analyser des données linguistiques à une échelle jamais atteinte auparavant. De plus, elle peut faciliter l’apprentissage des langues grâce à des applications personnalisées et interactives.

Des projets sont déjà en cours. Par exemple, à Saint-Denis, une start-up utilise l’IA pour développer une plateforme d’apprentissage des langues en voie de disparition. L’IA est utilisée pour analyser des enregistrements de locuteurs natifs, puis pour développer des programmes d’apprentissage individualisés.

Cependant, tout comme pour les réseaux sociaux, l’utilisation de l’IA soulève également des questions de protection des données. En effet, l’IA nécessite d’énormes quantités de données pour fonctionner correctement, ce qui peut poser des problèmes de vie privée si ces données ne sont pas correctement protégées. La commission d’affaires de l’Union Européenne a donc un rôle clé à jouer pour réguler l’utilisation de l’IA dans ce domaine.

L’union de la high-tech et des langues, un avenir prometteur

Le high-tech a un rôle majeur à jouer dans la préservation des langues en danger. Que ce soit à travers les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle, ou encore l’édition numérique, le numérique offre de nombreuses opportunités pour sauver ces langues de l’oubli.

Il ne faut cependant pas oublier l’importance du cadre légal, de l’économie numérique et de l’implication des communautés locales dans cette lutte. C’est en combinant toutes ces forces que nous pourrons réussir à préserver la richesse linguistique de notre monde.

Le chemin est encore long, mais avec la prise de conscience croissante de l’importance de la diversité linguistique et les progrès constants de la technologie, l’avenir s’annonce prometteur. Les langues en voie de disparition ne sont pas condamnées à disparaître, elles ont désormais la possibilité de revivre dans le monde numérique.